Le projet du Chemin des Sages naît lors d’une séance du Conseil des Sages formé de 9 femmes et 9 hommes de 60 ans et plus, choisis pour leur sage expérience par les Conseillers municipaux. Ce jour-là, le sujet de réflexion porte sur la question de savoir comment faire vivre notre devise républicaine “Liberté, Égalité, Fraternité” ?
La naissance du Chemin des Sages
L’idée germa que parsemer la ville de phrases émanant de femmes et hommes illustres, mondialement reconnus pour leur sagesse et leur humanisme, pourrait interpeller la conscience des passants borméens comme touristes. Afin de justifier cet audacieux et innovant projet aux yeux du Maire et de son Conseil municipal, la décision est prise d’allier ce parcours aux plaques historiques qui devaient être installées sur les monuments emblématiques de la ville. Les membres du Conseil des Sages ont alors déterminé le parcours de ce chemin au sein du village médiéval et travaillé sur le support, les textes, les images et symboles de ces plaques.
Le symbole du papillon est choisi car il représente la joie, la beauté, la grâce et la légèreté de l’être. Il renvoie au pouvoir de transformation personnelle par sa forte puissance de renaissance. En effet, avant d’être papillon, cet insecte est d’abord un œuf, puis il devient chenille avant d’être une chrysalide et finalement un papillon. Chaque nouvelle étape symbolise un changement dans la vie, le lâcher-prise sur ce que vous étiez pour apprécier ce que vous êtes devenu. En tant que symbole de la sagesse, cet animal est une source d’inspiration dans la vie. Sous ses apparences fragiles,
le papillon est doté d’une grande force. En effet, sa vie est éphémère (durée de vie de quelques jours à quelques semaines) et cependant, il répand joie et bonne humeur par la grâce et la beauté de son vol, appréciant chaque instant que la nature lui offre. Alors pourquoi ne pas faire comme le papillon, aborder avec confiance tout ce que la vie nous offre, bonne ou mauvaise expérience, car après tout cela ne dure qu’un instant. Ces expériences passées ne sont-elles pas la meilleure préparation à l’avenir nous permettant d’avancer ainsi plus sereins sur les chemins de la vie ?
La biographie de Condorcet
Philosophe des lumières, mathématicien, économiste, rédacteur de "l’Encyclopédie", homme politique français, pionnier de l’admission des femmes au droit de cité.
Nicolas de Condorcet, mathématicien, philosophe, homme politique et éditeur français, représentant des Lumières, est né le 17 septembre 1743 à Ribemont (Aisne) et disparaît le 29 mars 1794 à Bourg-la-Reine. Sa curiosité insatiable l’amène à s’intéresser à la philosophie et à la politique. Il collabore à l’Encyclopédie, défend les droits de l’homme et de la femme et s’oppose à l’esclavagisme. En 1777, il est nommé secrétaire de l’Académie des Sciences, et en 1782, secrétaire de l’Académie française.
Acteur important de la Révolution française, il espère qu’elle conduira à la reconstruction rationaliste de la société. Elu au conseil municipal de Paris, représentant de Paris au sein de l’Assemblée législative en 1791, il siège avec les Girondins. Les 20 et 21 avril 1792, Condorcet présente à l’Assemblée un rapport et un projet de décret sur l’organisation générale de l’instruction publique. Mais cette présentation, ayant lieu le jour même de la déclaration de guerre de la France au “roi de Bohême et de Hongrie”, n’est pas suivie d’effet. Les idées très novatrices de gratuité, d’obligation, de laïcité et d’universalité de l’enseignement qu’il défend ne seront mises en application qu’un siècle plus tard.
Condorcet défend activement la cause des femmes et notamment le droit de vote. Sa liberté de pensée lui vaut de fortes inimitiés. Quand les Girondins perdent le contrôle de l’Assemblée, il critique la proposition de nouvelle Constitution. Condamné pour trahison, il se cache chez Mme Vernet à Paris. Ce répit de cinq mois permet à Condorcet d’écrire “Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain”, ouvrage qui préfigure les thèses d’Auguste Comte sur le positivisme. Ne se sentant plus en sécurité à Paris, il tente de fuir, mais il est arrêté le 27 mars à Clamart. Il se serait suicidé deux jours plus tard dans sa cellule pour échapper à la guillotine.
Pour l’historien Jules Michelet (1798-1874), Condorcet est le “dernier des philosophes” du XVIIIe siècle. Authentique esprit des “Lumières“, Condorcet affiche un rationalisme confiant dans les capacités de l’homme à progresser et pense que le progrès ne peut se mettre en place sans qu’une priorité soit donnée à l’instruction générale, d’où ses réflexions, très en avance sur son temps, sur la création d’une école publique, laïque et gratuite.
La tour de l’horloge
La “Tour de l’Horloge” située dans le rempart du village a été construite en 1789 sous la forme d’une tour carrée pour abriter une horloge. La tour devait être suffisamment haute pour que le son de la cloche indiquant les heures et les demi-heures puisse être entendu à distance, en particulier par les ouvriers travaillant dans les parcelles cultivées de la plaine en contrebas du village. Elle servait d’alerte à la population en cas de danger, comme un incendie dans les collines.
À cette époque, les remparts du village étaient déjà en mauvais état, certains pans avaient été détruits, y compris près de l’église Saint-Trophyme récemment construite en 1783. Il est probable que les pierres des remparts en ruine aient été réutilisées pour la construction de nouveaux bâtiments, peut-être même pour la Tour de l’Horloge. L’horloge a été fabriquée par Pierre Jobert de Méoune, et son coût était de 900 francs. À l’époque, c’était la seule horloge sonnante du village.
La cloche de la Tour de l’Horloge porte la date de 1553 et une devise en latin qui se traduit par “Grande Sagesse et jugement de Dieu, Ayez pitié de nous”. Elle comporte également des demi-reliefs représentant la Vierge à l’Enfant, un crucifix et Saint Michel. Ses dimensions sont 0,61 m de diamètre, 0,64 m de hauteur et elle pèse 148 kg. Elle émet le son Ré. Les escaliers extérieurs de la tour ont été conçus en spirale avec des pierres non jointées et une forme en éventail. La porte donnant sur la rue Carnot s’ouvre sur une pièce qui a longtemps été utilisée comme magasin de vente de poisson. L’intérieur de la tour est presque vide, à l’exception d’un étroit escalier en
colimaçon menant à une plateforme. La pièce supérieure bénéficie de la lumière d’une fenêtre orientée vers le nord. Une ouverture permet d’accéder au sommet de la tour pour effectuer des travaux de maintenance si nécessaire. La tour a été peinte par Maurice Utrillo en 1937. Les pierres de serpentine provenant de la carrière de la Mole entourent la porte de la rue Carnot, indiquant la richesse ou la position sociale élevée des occupants de la maison. Cet endroit a longtemps été utilisé comme maison de repos par les Chartreux de la Verne lorsqu’ils étaient de passage au village, en raison de sa proximité avec les lieux de culte.